Viande bovine Un marché toujours dans la tourmente
Partout en Europe, les prix des vaches et des jeunes bovins sont malmenés par la crise du coronavirus.
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«En semaine 18 [du 27 avril au 3 mai 2020], les cours des femelles allaitantes les mieux conformées restent 2 à 3 % en deçà de leurs niveaux de 2019. Les cotations des réformes laitières O et P, bien qu’en hausse respective de 6 et 7 centimes, sont très dégradées », rapporte Philippe Chotteau, responsable du département Économie de l’Institut de l’élevage (Idele) lors d’un webinaire le 7 mai dernier.
En jeune bovin (JB), « la concurrence accrue sur le marché européen et le ralentissement de la demande en Italie pèsent sur les cours des animaux de type viande ». Faute de débouchés, l’Idele relève au 3 mai un stock en élevage excédentaire de 8 900 JB viande par rapport aux prévisions de sorties des semaines 11 à 18, soit un retard d’abattage équivalent à quatre jours. Les opérateurs italiens font aussi état d’un surstock en ferme de près de 5 000 têtes au 30 avril par rapport à 2019.
La viande importée fait pression en Italie
« Les achats de viande par les ménages italiens restent en hausse en raison du report de la consommation hors domicile, mais la demande d’une année sur l’autre s’amenuise », relève l’Idele. Dans le même temps, la viande importée, notamment des globes français et irlandais, gagne du terrain dans les linéaires. En conséquence, le marché italien perd en fluidité et « certains abattoirs ont dû réduire la cadence ces dernières semaines par manque de commande », note Philippe Chotteau.
Ailleurs en Europe, les cours des vaches et des JB sont très déprimés. « En Allemagne, les achats des ménages, bien qu’en progression de 14 % en viande bovine, ne compensent pas la perte de débouchés en restauration hors foyer », rapporte l’économiste de l’Idele. En Pologne, les abattoirs tournent au ralenti et le stockage sur pied prévaut. En Irlande aussi, la réduction du rythme d’abattage se confirme. Outre-Manche, le bond des achats de burgers pèse sur l’équilibre carcasse.
Lucie Pouchard
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